Le ministre de la Mer et du Cycle de l'eau du gouvernement des Îles Baléares, Juan Manuel Lafuente, a participé ce mardi à l'Assemblée générale de la Commission interméditerranéenne de la Conférence des régions périphériques maritimes (CRPM), qui s'est tenue à Nice (France). Il y a plaidé pour une politique européenne de la pêche qui s'adapte aux spécificités de la Méditerranée et reconnaisse la dimension sociale, économique et culturelle du secteur de la pêche.
Lors de son intervention lors de la session institutionnelle « Protéger les océans de la source à la mer : un dialogue intégré et multiniveaux », M. Lafuente a présenté l'expérience des Îles Baléares comme une référence en matière de conservation marine, soulignant la ferme volonté du gouvernement de maintenir cette position en intégrant le secteur de la pêche à la gestion des zones de pêche et des aires marines protégées.
Le ministre a fait référence à la récente Déclaration de l'Eurorégion Pyrénées-Méditerranée sur la pêche, approuvée en avril 2025, qui souligne le rôle essentiel du secteur dans une chaîne alimentaire durable en Europe et dans le bassin méditerranéen. Dans ce contexte, il a souligné que « la durabilité ne peut se construire exclusivement sur la base de calculs biologiques de captures maximales, mais aussi en tenant compte de l'impact économique et de la perte de valeurs sociales et culturelles que certaines restrictions indiscriminées peuvent entraîner ».
« La pêche en Méditerranée ne se limite pas à l'activité de ceux qui partent en mer pour pêcher, mais englobe tout un réseau social, économique et culturel : des espetos de Malaga aux almadravas de Sicile, en passant par les crevettes de Palamós ou de Sóller ou la llampuga de Malte », a déclaré le ministre, soulignant la nécessité d'une approche équilibrée prenant en compte les enjeux immatériels des politiques de la pêche.
Lafuente a défendu la reconnaissance du facteur insularité afin d'adapter les mesures aux particularités écologiques et socio-économiques de territoires tels que les îles Baléares. Il a également souligné le travail de l'Eurorégion, exemple de coopération efficace pour promouvoir des pratiques durables et faire entendre la voix des régions dans l'élaboration des politiques européennes. À cet égard, il a souligné que, tout comme des décisions communes sont adoptées en matière de pêche, des politiques communes doivent également être promues en matière d'épuration et de nettoyage de la mer, car celles-ci affectent directement la santé des écosystèmes et, par conséquent, une pêche véritablement durable.
Des représentants de la Commission européenne, du Parlement européen, de l'Union pour la Méditerranée et de réseaux de régions et de villes tels que MedCités ou l'Eurorégion Adriatique-Ionienne ont participé à la session. Parmi les intervenants figuraient la commissaire européenne Dubravka Šuica, l'ambassadeur Nasser Kamel, la présidente de la commission de la pêche du Parlement européen, Carmen Crespo, et le président de la CRPM, Roberto Occhiuto.
Xesca Ramis, directrice générale des relations institutionnelles et des relations avec le Parlement, représentait le gouvernement des Baléares et a accompagné le ministre Lafuente lors des réunions institutionnelles organisées dans le cadre de l'événement.